[ ACtualités]

LOYERS : ENFIN L’ACCALMIE DANS LES GRANDES VILLES
LOYERS : ENFIN L’ACCALMIE DANS LES GRANDES VILLES
Selon une étude réalisée par CLAMEUR, les loyers progressent, mais moins vite que l’inflation à fin mai 2013. Et à Paris, les loyers baissent !

Bonne nouvelle pour les locataires : pour le début de l’année 2013, les loyers se sont assagis. « A fin mai 2013, les loyers de marché ont augmenté de 0,5 %, en rythme annuel, alors que dans le même temps, la progression des prix à la consommation a été estimée à 1 % par l’INSEE », constate Michel Mouillart, professeur d’Economie à l’Université Paris Ouest. Ce phénomène n’est pas nouveau : depuis 2006, les loyers augmentent moins vite que l’inflation.

Les loyers s'assagissent, même dans les grandes villes

Depuis le début de l’année 2013, dans 30 % des villes de plus de 146 000 habitants observées par CLAMEUR (Connaitre les Loyers et Analyser les Marches sur les Espaces Urbains et Ruraux), les loyers baissent, pendant que dans 45 % de ces villes, les loyers progressent moins vite que l’inflation. Le constat est similaire pour les 40 villes de plus de 100 000 habitants. Ainsi, les loyers baissent dans 35 % des villes, progressent moins que l’inflation dans 25 % des villes et augmentent au-delà de l’inflation dans 16 villes (40 % des villes). En général, pour la plupart de ces villes de plus de 100 000 habitants, le rythme de la hausse des loyers a été divisé par 2.

A Paris, un loyer moyen de marché en mai 2013 s’élève à 23,90 €/m², accusant une baisse de 1,3 % par rapport à 2012. La situation est encore plus frappante dans des villes comme Nice, Rennes ou encore Le Havre où le loyer moyen de marché a perdu 3,5 % en 2013. A Marseille, Dijon, Villeurbanne et Grenoble, les loyers ont progressé moins vite que l’inflation : avec un loyer moyen de marché à 12,60 €/m², la cité Phocéenne montre une hausse de seulement 0,1 % de son loyer. Seules des villes telles Reims (+ 6,8 %), Angers (+ 2,4 %) ou Lille (+ 2,3 %) affichent des loyers moyens en progression plus rapide que l’inflation.

Un marché locatif privé déséquilibré

« Le recul de la mobilité résidentielle des locataires du secteur privé se poursuit depuis le début de l’année 2013 », affirme Michel Mouillart, la mobilité résidentielle des locataires dans le privé s’établissant aujourd’hui à 26,3 %, soit à bas niveau. Résultat d’une offre locative privée nouvelle contractée depuis 2011 et d’une baisse de la construction locative privée depuis 10 ans. On revient ainsi à un niveau comparable à 2009 où ce taux était de 26 % : « Les effets de la reprise du marché constatée en 2010 puis en 2011 sont effacés », remarque Michel Mouillart. A noter que la mobilité diminue un peu moins rapidement que la moyenne (environ 1,5 %) en Haute-Normandie, en Ile-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais et en PACA, pendant que la Bourgogne, la Franche-Comté, le Limousin et les Midi Pyrénées accusent la plus forte contraction (de l’ordre de 8 %).
Ce déséquilibre est d’autant plus perceptible dans les grandes villes, où « le recul devient préoccupant » selon Michel Mouillart. Et c’est à Marseille et à Paris que la situation est devenue la plus critique. Alors que dans la première, le taux de mobilité résidentielle s’établit à 17,8 %, c’est dans la capitale que ce taux est au niveau le plus faible : 17,6 %, soit un recul de 8,8 % depuis 2009.

Des évolutions des loyers différents selon les régions

Les baisses de loyer les plus rapides (de l’ordre de 2 %) se situent en Aquitaine, en Basse et Haute-Normandie et dans le Limousin, alors qu’ils augmentent le plus rapidement en Champagne-Ardenne (+ 2,5 %) et dans les Pays de la Loire (+ 3,4 %). 3 régions, qui tiraient vers le haut l’indice des loyers de marché en 2012, à savoir l’Aquitaine, l’Ile-de-France et la région PACA affichent aujourd’hui une baisse ou une quasi-stagnation.
Les écarts de loyers entre les régions restent très marqués. L’Ile-de-France reste la région la plus chère, avec un loyer moyen de 18,80 €/m², suivie par le Nord-Pas-de-Calais (12,10 €/m²) et PACA (12,90 €/m²). Les régions Franche-Comté et Limousin affichent quant à elles les loyers les plus bas, respectivement 8,70 €/m² et de 8,60 €/m², talonnées par l’Auvergne, la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Si ces valeurs locatives sont très variables, Michel Mouillart précise qu’ « en pratique, les valeurs locatives sont à l’image des niveaux de revenus », rappelant qu’ « il est aussi difficile pour un Auvergnat de trouver un logement à louer dans sa région à un niveau compatible avec ses ressources, qu’à un Francilien en Ile-de-France ».